En cheminement avec les runes et la voie du Nord…

par | 4 Nov 2025 | Bien-être | 0 commentaires

  • Mike les chevaliers du zen

    Je m’appelle Mike. Depuis 3 ans, j’ai lancé l’Espace d’Ombre et Lumière pour accompagner en massage, ma première porte d’entrée. Puis, des ressentis et capacités en lien avec l’énergétique et la connexion au Monde Invisible se sont réveillés peu à peu.
    Bien avant le début de cette nouvelle activité, je m’intéressais et lisais beaucoup sur la mythologie, l’archéologie, les anciennes croyances nordiques, et bien évidemment sur les runes. C’est un chemin qui m’a parlé et je me suis senti poussé à aller l’explorer. Bien que plusieurs ressentis et plusieurs connexions se sont faites à l’Invisible, c’est un chemin long d’apprentissage, de remise en question et d’introspection, qui n’est « jamais fini ».

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Les runes c’est quoi?

Les runes sont une voie initiatique vers la sagesse du nord. Elles sont parmi les premières traces d’écritures en Europe du Nord, de l’est et centrale. Elles ont été probablement utilisées en magie aussi. On le nomme «Futhark» se fondant sur le son des 6 premières runes (Fehu, Uruz, Thurisaz, Ansuz, Raido, kenaz). Il en existe plusieurs: l’Ancien Futhark (celui sur lequel on se concentre.), le Futhark Anglo-saxon, le Futhark récent…
Nous le verrons après dans les points historiques et mythologiques, plusieurs historiens se contredisent quant à leur usage en tant que «simple» alphabet ou alphabet à des fins magico-spirituelles.

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    Le tableau des runes de l’Ancien Futhark

    Entre sources historiques, mythologies, hypothèses et gnoses personnelles

    Leurs liens avec la mythologie du monde germano-scandinave et l’archéologie sont très entremêlés. Nous allons voir cela ensemble.

    Concernant les aspects mythologiques : après la création de l’Univers et de la terre des hommes, ou monde du Milieu (Midgard) reposant sur l’Arbre-Monde Yggdrasil, Odin (aussi appelé Wotan, Wodan chez les Germains), Óðinn en vieux norrois, le dieu de la sagesse, de la poésie et de la magie, cherchait un savoir encore plus grand.
    C’est lui qui a, dans la légende, découvert le savoir des runes, selon le recueil poétique de tradition orale du Hàvamal, («les Dits du très haut», un des textes sacrés dans la tradition nordique), écrit, selon hypothèse, entre les 9e et 13e siècle EC. Certains pourraient même être antérieurs, bien qu’il y ait peu de sources entre les 1ers et 9e siècles…
    Odin aurait ensuite offert le pouvoir des runes aux Seìdkona, les sorcier-e-s nordiques pratiquant le Seidr, et aux Völva, les «voyantes», pratiquant chacun une forme de magie, de rituels et de transe.

    Odin demanda aux autres dieux de lui accorder le privilège d’obtenir le savoir des runes. La réponse fut négative, il se tourna alors vers les 3 Nornes les plus connues, les trois femmes arrosant les racines d’Yggdrasil avec l’eau du puits d’Urd.
    Certains les disent « fileuses de destin » (le «Wyrd», conception du destin et de responsabilité de chacun), mais il n’y a pas ou peu de sources historiques l’attestant. Certains textes les décrivent gravant l’Orlög sur des morceaux de bois: le destin du monde plutôt que celui de chaque individu.
    • L’idée de «ce qu’il en est devenu», du bilan du passé = Urd
    • Le «devenir» du présent = Verdandi
    • La dette, ce qui serait censé arriver inévitablement «il doit» = Skuld

    Elles hésitèrent, et finalement acceptèrent. Or, son sacrifice pour obtenir les runes serait bien grand (ici, une allusion au principe d’échange équivalent). Bien déterminé, il ne renonça pas. Il se pencha sur le puits de Mimir (source de mémoire et de sagesse infinie gardée par la tête décapitée du dieu-géant éponyme) et y jeta son œil droit afin d’accéder à la connaissance infinie que procurent les runes. Les autres dieux le pendirent à l’envers aux branches de l’arbre Yggdrasil et lui plantèrent sa propre lance, Gungnir, dans son corps. Odin resta ainsi 9 jours et 9 nuits avant de découvrir les runes, dans les racines de l’arbre à la fin de la 9e nuit en les « criant » (lien très important avec le verbe et la voix).
    Les runes appartenaient, par déduction, aux géants primordiaux (Jotùn), ce qui lierait les runes à l’origine du monde, aux forces primordiales de la nature et de la création. Elles ont donc, par hypothèse, été offertes à Odin par les Nornes après ses sacrifices. Finalement, Odin nous en a fait bénéficier.

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    Du côté archéologique: les premières traces de glyphes primitifs s’apparentant à l’ancien Futhark, datent de l’époque préchrétienne, vers la fin de l’âge du bronze (∼-2500-800 A.E.C.) puis du fer (dès le 5e siècle A.E.C.) entre les pays germano-scandinaves.
    Au niveau étymologique, le mot rune vient de «rùna» et «rùn» en vieux Norrois qui signifient «secret», «caché» et «mystère». Les premières traces archéologiques d’Ancien Futhark ont été trouvées aux environs des 1er et 6e siècles E.C. Il existe plusieurs hypothèses de leur origine (Thorsson, 2023).

    La théorie «indigène» ➔ Les runes viennent de pictogrammes lentement simplifiés en symboles au cours du temps, ces inscriptions trouvées dans ces grottes ressemblent à des graphiques runiques archaïques.
    La théorie «étrusque» ➔ échange entre peuple germanique alpin de l’alphabet étrusque et les Suèves et l’ont fait remonter jusqu’au Nord.
    La théorie «romaine» ➔ contact germanico-romains (route du Rhin et du Danube) et adaptation de l’alphabet latin à leurs besoins.

    carte europe runes les chevaliers du zen fiez yverdon

    Une concentration de plusieurs trouvailles archéologiques montrent leur présence le long du Rhin,
    en Scandinavie, à quelques endroits du Danube à l’Est et plus récemment, au nord des Alpes.

    A quoi ça sert les runes?

    Il y a, malheureusement, peu de sources fiables quant à leur usage. Dans les textes poétiques, elles ont un potentiel sacré de protection et de magie. Or, leur usage en augure et divination est incertain. En magie nordique la tradition voulait que ce soit gardé secret et pour soi, à des fins de protections. Un usage oral et important du verbe, avec en plus un côté secret, il est donc difficile d’avoir des traces écrites. On a la certitude, toutefois, de l’usage des runes entre le 1er et le 15e siècle E.C.
    Tacite (historien et philosophe romain) écrivait, dans son œuvre La Germanie, sur ces peuples, qu’ils utilisaient des symboles gravés sur des morceaux de bois jetés sur un drap blanc pour en décrypter les faveurs positives ou négatives des dieux. C’est là une des rares sources quelque peu imprécises (au vu de son point de vue externe romain, bien qu’il ne soit pas aller en Germanie) sur leur utilisation en augure ou en «divination». Si tant est qu’il s’agisse bien des runes…
    Différents artefacts archéologiques ont été retrouvés. Les plus longs textes ont entre 150 et 200 runes, la plupart sont brefs et ont entre 2 à 15 runes. Il y a beaucoup d’objets du quotidien: fibules, peignes, stèles et pierres funéraires (pour les commémorations), armes et armures, etc. D’ailleurs, beaucoup commencent par la formule «moi, un tel, j’ai gravé…»

    J’ai choisi deux exemples archéologiques à présenter:

    Portrait humoristique du Dr Honoré Piedfort

    La broche de Meldorf

    (Allemagne, 1er siècle E.C.) avec une des inscriptions les plus connues : «ALU » (Ansuz, Laguz, Uruz), hypothèse 1 = grande protection, bonne chance, hypothèse 2 = bière («Ale») ⬄ Cela montre le degré d’imagination et de scepticisme entre les chercheurs.

    Portrait humoristique du Dr Honoré Piedfort

    Amulette de Lindholmen

    (Skåne, Suède, 2e -4e siècle E.C.) avec inscription runique où on retrouve «Alu» à la fin et d’autres connues comme «Ek erilaz Sowilagaz haite’ka» (= «Moi, je suis un mage, celui du soleil»), avec invocation au dieu Tyr (3x Tiwaz), représentant la lutte pour ce qui est juste, et aux dieux Ases (8x Ansuz).

    Pour ce qui concerne leurs usages, entre modernité et pratiques inspirées de leurs présumés usages, on peut parler de plusieurs «possibilités»:
    – La création de talismans («taufr»): avec une ou plusieurs runes combinées (les plus connues «bindrunes» en anglais et «bandrùn» en vieux norrois) afin de matérialiser une intention précise (protection du foyer, durant un voyage, soutien moral…)
    – Les mots de pouvoirs («Galdrastrafur»): la tradition nordique étant orale, les runes sont intimement liées à la voix et au chant. Ce sont des «mots runiques» que l’on prononce, murmure, chante à des fins précises, la voix faisant vibrer les mots telles des intentions et des prières.
    – Le développement de soi par le cheminement introspectif des runes (leur ordre amène un cheminement et leur énergie peuvent accompagner le développement).
    – Créer sa «marque» runique tel un sceau magique ou comme une «signature» en lien avec soi-même, son foyer, sa famille.
    – Guidance entre pratiques modernes et hypothétiquement d’inspiration historique.

    Tous les éléments énumérés ne sont que des exemples entre inspirations historiques, usages hypothétiques, réflexions et recherches personnelles ainsi que mes expériences subjectives sur mon cheminement. J’espère vous avoir donné l’envie de découvrir un peu plus la voie passionnante du Nord, et je vous invite à lire, chercher, déconstruire tout en restant ouvert.e. Je vous ai mis une liste non exhaustive de livres ainsi que ceux utilisés pour la rédaction de l’article dans la bibliographie
    Les esprits les plus sages demeurent ceux qui ont su comment rester éclairé.

    Je vous souhaite une belle découverte !

    Mike

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    Petit «disclaimer» et remerciement

    Je reconnais que je suis encore moi-même en exploration, en déconstruction et en affinement de ma pratique. Et humblement, j’ai pris conscience récemment que ce n’est pas avec un petit bout de chemin de quelques années qui vont faire la différence. À mon sens, nous évoluons jour après jour pour affiner et pour nuancer notre perception du monde tangible (et intangible aussi). Je reprends depuis peu les bases pour déconstruire moi aussi des fausses croyances pour mon équilibre. Je remercie avant tout mon amie praticienne Arkadya qui accompagne dans les premiers contacts avec le Monde Invisible, en guidance et dans le contact avec les défunts, pour sa bienveillance, sa patience et sa qualité d’accompagnante.

    Bibliographie:
    – Agnus, D. Les runes. Approfondir la divination. (2006). Éditions du cosmogone.
    – Boyer, R. Les vikings : histoire, mythes, dictionnaire. (2008). Les bouquins.
    – Gandon, R. Le grand livre des runes, initiation et voyage vers la lumière du Nord. (1994). Éditions Dervy.
    – Jara. Mémo runes. (2023). Sol Og Mani.
    – Jara. Petit Livre des symboles controversés. (2021). Sol Og Mani.
    – Jara. Ungandir : tome 1. (2023). Sol Og Mani.
    – Kincaid, I. Lost teachings of the runes. Northern Mysteries and the Wheel of Life. (2019). Red Wheel Weiser editions.
    – Panchèvre, R. L’Edda Poétique. (2021). Édition Vieux Norrois.
    – Sentulia. Esprits du nord : divinités, folklore, rituels. (2023). Secret d’étoiles.
    – Sturlusson, S. L’Edda. (1991). Gallimard.
    – Rekkirsson, H. Pour en finir avec l’écriture runique. (2023). Sol Og Mani
    – Boyer, R. L’Edda poétique. (1992). Pluriel.

    – Thorson, E. Runelore. (2023). Alliance magique.
    – Rundata.info (Université de Uppsala, Suède) et images de Wikipédia pour les images de trouvailles archéologiques.

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